La Confrérie de Septentria
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 [BG] Gyn, dit la Guigne.

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Gyn




Messages : 1
Date d'inscription : 03/07/2015

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MessageSujet: [BG] Gyn, dit la Guigne.   [BG] Gyn, dit la Guigne. I_icon_minitimeDim 2 Aoû - 21:16

[BG] Gyn, dit la Guigne. The_ar10


Demain, Gyn mourra.

Pour le moment, il était assis dans cette taverne un peu trop bruyante, où l’air charriait des relents de bière et de fumée. Lui n’avait rien commandé d’autre depuis qu’il avait finis son premier verre, l’alcool de cette taverne n’était pas réputé pour sa qualité.

A la table derrière lui, deux hommes discutaient à voix basse. Il ne les voyait pas mais s’amusait à écouter leurs secrets. Ce n’étaient que deux petits trafiquant sans envergure, rien de vraiment intéressant mais leur bêtise était divertissante.

— J’te dis que les gardes n’fouille pas là, on pourra faire passer c’qu’on veut, chuchota le premier.
— Et si j’arrive pas à l’ressortir après ? demanda l’autre. J’veux pas me farcir ca dans l’… toute ma vie !
— T’en fais pas Sinopse, j’te l’enlèverais moi !
— Quoi ? Pas question que tu…

Gyn se leva et s’approcha du comptoir. Une voix lui demanda ce qu’il voulait mais ce n’est qu’après quelques secondes qu’il découvrit le tavernier, un Daru.

— Mon ami me paie mon verre, Sinopse assis la bas. Et vous lui conseillerez d’utiliser du lubrifiant, il comprendra.
— Bien Sir, passer une bonne soirée.

Gyn sortit à l’air libre, heureux de pouvoir enfin respirer. Le ciel était clair et seule la lune éclairait les rues de la ville. Il inspira une grande goulée en admirant les étoiles puis rabaissa sa capuche pour se couper du vent. Il n’avait nulle part où aller et sa destination lui importait peu, alors il partit tout droit.

A cette heure-ci, la plupart des gens dormaient mais l’on croisait parfois quelques individus assez étranges. Lorsque Gyn traversa la grande place de la ville, il vit deux hommes se taper dessus en s’insultant puis s’enfuir ensemble en riant à l’arrivé d’un garde. Puis en passant dans une rue, une lumière vive sortie de derrière une fenêtre, suivis d’un magicien qui laissa s’échapper de la fumée en ouvrant sa porte pour s’enfuir en courant. Plus loin encore, un homme étais jeté à la rue par sa femme qui lui reprochait d’avoir renversé du vin sur sa robe.

Il déboucha finalement sur une petite place déserte et décida d’aller s’asseoir, à même le sol. Un nuage passa devant la lune, permettant aux ténèbres d’envahir la ville. Alors au plus profond de la nuit, Gyn se posa une question qu’aucun être vivant ne devrait avoir à se poser. Il se demanda depuis combien de temps il n’avait pas été heureux. Ce n’est pas vraiment qu’il était malheureux, juste qu’il traversait la vie sans bagage et sans destination. Il ne désirait rien et peu de choses le révulsaient. D’ailleurs, même le fait de savoir qu’il n’était pas heureux ne le dérangeait pas, ce n’était qu’une simple constatation.

Quand l’astre lunaire réapparut, Gyn sentit qu’on essayait de lui dérober sa bourse. Il avait dû s’assoupir sans s’en rendre compte. De la main gauche il attrapa le poignet de son voleur et, alors qu’il se levait, de la main droite se saisit de la dague attachée horizontalement au bas de son dos, comme le faisait ceux qui combattait avec une épée et une dague. Il découvrit alors que le voleur était un jeune homme, à peine sortis de l’adolescence. Cela ne l’empêcha pas de glisser sa lame sous son cou.

— Tu as trente secondes pour me convaincre de te laisser la vie sauve, lui chuchota-t-il.
Le jeune homme était terrifié même s’il essayait de le cacher. Il ne devait pas avoir souvent fait ca.
— Je voulais seulement un peu d’argent pour manger. Je n’ai rien fait de mal !
— Mauvaise réponse. Tu appartiens à un nouveau groupe mal organisé de voleurs pas assez doué pour réussir dans une grande ville. Je suis le premier de la journée ? Tu as combien sur toi ?
— Deux cents pièces d'or, Monsieur.
— Pour trois cents je te laisse partir.

Le jeune homme sortis une bourse de sous sa cape. Gyn la pris et le laissa filer. Il vérifia son contenu, à peine cinquante pièces d'or. Il sourit, pas si idiot que ça finalement.

Le soleil ne tarderait pas à se lever, la ville à s’activer. Maintenant qu’il était bien réveiller, Gyn décida d’aller voir un vieil ami. Il se rafraichit le visage à la fontaine puis se mit en route. Lorsqu’il arriva devant la demeure de l’ami en question, les premiers rayons teintaient la ville de chaudes couleurs rouges. Au moment où il allait frapper à la porte, un Elfe l’ouvrit. Gyn recula pour le laisser passer, ce à quoi l’Elfe fit un signe de la tête pour le remercier puis s’éloigna. Il le suivit de regard un instant, intrigué par son pantalon - encore plus rouge que le ciel - qui n’allait pas de paire avec le haut. Quand l’Elfe eut disparut à un l’angle de la rue, Gyn se décida à entrer.

Il referma la porte derrière lui avant de s’engager dans le couloir. Il ne tarda pas à trouver Naderar dans une pièce, refermant un coffre. Il tira une chaise devant le bureau et s’assit. Naderar jeta un coup d’œil derrière son épaule puis termina de fermer le cadenas.

— C’étais qui l’Elfe qui est sortis de chez toi ?
— Une connaissance, il m’a prêté de l’or. Les Elfes y accorde peu d’importance vois-tu, alors ils prêtent facilement et sans demander d’intérêt.
— Tu ne me ferais pas préparer à déjeuner ?

Naderar sembla hésiter puis finis par accepter, allant demander à un serviteur de s’en occuper. Ils passèrent ainsi une bonne partie de la matinée à discuter, se remémorant des souvenirs de leur jeunesse. Lorsqu’ils revinrent au présent, Gyn avoua qu’il s’ennuyait. Il avait l’impression de perdre son temps à passer ses journées a rien faire mais en même temps il n’avait envi de rien faire. C’est alors que Naderar sortis un parchemin d’un tiroir de son bureau.

— J’aurais peut-être quelque chose pour toi. Tu sais que je m’occupe parfois de… rendre des services contre rémunération. Et bien j’ai reçu récemment un message me demandant de trouver un archer qui serait prêt à enseigner.
— Enseigner ? De quoi me parles-tu là ? Tu veux que je passe mes journées à m’occuper de gamins qui ne savent pas même encocher une flèche mais qui veulent quand même défendre leur continent alors qu’au final ils tueront plus de frères d’armes que d’ennemis ?

— Ce n’est pas exactement ca. Ces gamins, comme tu dis, espèrent plutôt pouvoir défendre leurs intérêts et remplir leurs bourses. C’est assez bien payer et ca ne devrait pas être trop ennuyeux.

Gyn prit le parchemin des mains de Naderar. Proche du Trône du Croissant, loger et nourris, permission de frapper les mauvais élèves. Ce pouvait être amusant mais il fallait partir, se lancer dans l’inconnus sans savoir sur quoi cela déboucherait. Il y avait tout de même des risques. Gyn préféra refuser malgré l’insistance de son ami et finit par repartir. Au moment où il se levait, Naderar lui dit avec un air gêné.

— Pour le petit déjeuner…
— J’ai compris, répondit Gyn en souriant.

Il attrapa la bourse du jeune voleur et la lança sur le bureau avant de sortir.

Le soleil était maintenant haut dans le ciel et la température avait rapidement grimpé. Gyn décida d’aller nager un peu pour se rafraichir. En sortant de la cité il aperçut des gardes escortant un homme qui marchait d’une étrange façon. Il se demanda ce qu’il avait bien pu essayer de faire sortir d’interdit. Lui-même n’eu aucun problème et pu bientôt se diriger vers la rivière de son choix.

Après avoir fait quelques brasses, Gyn s’allongea en ne laissant que sa tête sortir de l’eau, posée sur la rive. Il repensa à la proposition de Naderar. Qu’avait-il à perdre finalement ? Rien ne le retenait ici et cela faisait des mois qu’il passait ses journées à ne rien faire. Peut-être avait-il eu tord de refuser finalement, ca aurait été une expérience intéressante. Dès son retour en ville, il irait voir Naderar pour lui dire qu’il avait changé d’avis. Il allait même y aller tout de suite.

Gyn sortis de l’eau, s’essuya comme il pouvait en passant ses mains le long de son corps pour faire glisser l’eau puis se rhabilla. En retournant vers la cité, il pensa qu’il lui faudrait se racheter un arc, depuis que le ventre de son dernier avait céder – l’assommant à moitié au passage – il n’en n’avait plus. Pour la pratique il ne s’en faisait pas trop, des années de tir à l’arc ne s’oubliait pas si facilement.

Mais dès son arrivé en ville, il comprit que quelque chose n’allait pas. Les gardes à l’entrée était plus tendu que lorsqu’il était partit tout à l’heure et il fouillait méthodiquement chaque voyageurs ou villageois qui se présentait aux sorties. Et cela ne s’arrangea pas lorsqu’il arriva devant la demeure de son ami où des gardes étaient postés, ne laissant passer personne. Il en interrogea un qui lui apprit que Naderar venait d’être tuer avant de lui demander de ne pas rester là.

Gyn n’était pas vraiment triste, plutôt mélancolique. C’était étrange de se dire qu’en quelques secondes la vie d’un homme pouvait s’arrêter sans que rien ne le laisse présager. S’il avait su qu’il allait mourir, qu’aurait-il voulu faire avant de quitter le monde des vivants ? Si l’on posait la question à n’importe qui de savoir ce qu’il ferait s’il devait mourir le lendemain, chacun répondrait qu’il ferait ce qu’il n’avait jamais osé ou eu le temps de faire. Pourtant l’on ne faisait jamais ces choses, comme si notre vie ne devait jamais s’arrêter.

A chaque instant de chaque jour, nous prenons le pari que nous serons encore vivants le lendemain et que nous pourront faire plus tard ce que nous n’osons pas ou n’avons pas le temps de faire. Pourtant la mort peut nous surprendre n’importe quand, laissant un goût d’inachevé à notre vie.

Alors oui, Gyn mourra demain.

Et il mourra encore après-demain.

Gyn mourra chaque jour jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien qu’il n’ait envi de faire et qu’alors il s’endorme pour ne plus jamais se réveiller.
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[BG] Gyn, dit la Guigne.
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